Quelque part dans la ville...

Marchant tranquillement au milieu d'une petite rue déserte (quoi de plus étonnant, la nuit était tombée après tout), Farley s'ennuyait. Il avançait lentement en traînant les pieds, soulevant à chacun de ses pas de petits nuages de poussières. Encore une fois, il était incapable de dormir. Depuis qu'il était arrivé ici, ça lui était arrivé plusieurs fois. Le sommeil ne lui venait pas, tout simplement. Alors il préférait marcher seul, laissant la lumière de la lune guider ses pas...

Il pouvait au moins être heureux d,une chose: les voix ne s'étaient toujours pas manifestées à lui. Avec un peu de chance, elles ne reviendraient plus l'embêter. Quelque chose au fond de lui-même lui souffla que c'était un espoir de fou. C'était sans doute vrai, malheureusement... Laissant échapper un soupir, le jeune homme secoua la tête et accéléra le pas.

Tarie-Ann, sur son cheval, passa près de l'homme. Elle retournait aux chateau après une journée passée avec le peuple.

Il était si plongé dans ses pensées qu'il ne remarqua la cavalière qu'au moment où celle-ci passa juste à côté de lui. Farley sursauta violemment et eut un mouvement de recul en laissant échapper un couinement de surprise. Regardant l'autre passer, il gromella quelque chose d'à peu près incompréhensible, quelque chose qui pouvait ressembler à "Z'auriez pu faire attention quand même, nan mais ça va pas de passer si près des gens...".

Tarie-Ann regarda le jeune homme et arrêta son destrier.

- Oh! Milles exuse! Dit-elle en voyant qu'elle l'avait fait sursauter.

Secouant un peu la tête, il soupira doucement et leva les yeux. La cavalière se trouvait tout près de lui. Prenant un air aimable, il lui sourit doucement et répondit:

- C'est ok... Y'a pas de mal. (il se tut un instant puis demanda calmement) Il est tard... Que faites-vous ici? À voir vos vêtements, je suis porté à croire que vous êtes quelqu'un de haut rang... Un chevalier peut-être? ÙVous devriez être au château, j'ai raison?

Elle sourit et desendit de son destrier, trouvant plus poli d'être au même niveau.

- Je me nomme Tarie-Ann, chef des chevalier d'Émeraude. Je me retournais justement au chateau.... A qui ai-je l'honneur?

Baissant respectueusement la tête, il eut un petit sourire embarassé et répondit doucement:

- Farley d'Émeraude... Un simple vagabond, rien de plus.

Passant nerveusement la main sur sa nuque, il resta silencieux un instant, sans trop savoir comment il devait se conduire face à quelqu'un du rang de cette jeune femme. À mesure que le silence s'éternisait, sa nervosité augmentait et il se mit à passer compulsivement les doigts sur la vieille bague qui avait appartenu à son père, un simple anneau de métal sans réelle valeur.

Elle sourit.

- je suis enchanté de vous connaitre! dit-elle

En entendant la réponse de la femme chevalier, Farley étouffa un petit rire un peu moqueur. Elle se fichait de lui ou quoi? Quelqu'un de son rang a elle n'avait rien à faire de quelqu'un comme lui de toute façon. Avec un vague geste de la main, il répondit simplement:

- Allons, vous fichez pas de ma gueule quand même... il haussa les épaules puis se détourna avant de s'éloigner un peu) Je... je suis désolé de vous avoir dérangée. Je vous laisse retourner au château...

Elle était un peut perpelex.

- nmais vous ne m'avez aucunement déranger! Dit-elle sincèrement

Il tourna la tête vers elle et haussa les épaules.

- Si vous le dites... Mais j'ai tout de même un peu de mal à comprendre que vous vous soyez seulement abaissée à m'adressé la parole. Ce n'est pas digne de quelqu'un de votre rang, je crois...

Puis, il se tut et le silence s'installa... enfin, presque.

- Elle se moque de toi, Far', lui souffla une voix tout au fond de son esprit. Tu le vois bien allons, pourquoi t'aurait-elle parlé sinon?

En entendant la voix, il sursauta violemment et eut un léger mouvement de recul. Il y avait si longtemps qu'il ne l'avait plus entendue... Cette voix, elle était douce et amicale, presque cajôleuse... Et, Farley le savait, une autre ne tarderait pas à entrer dans la conversation. Car les voix dans son esprit étaient toujours au moins deux lorsqu'elles se mettaient à lui parler...

- Tu sais, il a raison, Far'. Elle se fiche de toi! Cmment cela pourrait-il etre autrement? Essaie donc de m'expliquer pourquoi une femme chevalier, et qui vit au château d'Émeraude en plus, voudrait bien adresser la parole à quelqu'un comme toi? Tu n'es qu'un petit rôdeur de rien du tout, à ses yeux, tu n'es rien...

Cette seconde voix était, contrairement à l'autre, un peu rauque, plus aiguë... Mais elle avait le même ton gentil et presque hypnotisant...

- ce n'est pas parce que je suis au chateau que je ne peut vous parler. J'aime bien parlé avec d'autre gens d'Enkidiev, sa me rappelle pourquoi je vous protège! Dit-elle en souriant.

- Non mais t'as entendu ça? siffla la voix aiguë. Te protéger? Qu'est-ce qu'elle a fait pour toi celle-là, hein?

- Elle s'attend tout de même pas à ce qu'on croit des conneries pareilles? C'est hors de questoin qu'on croie à ça, pas vrai Farley? On a pas raison nous?

- Mais... répondit l'humain à mi-voix. J'ai envie d'y croire...

- Te laisse pas avoir Far'! Si tu lui fais confiance, elle en profitera pour te poignarder dans le dos!

- Je... je suppose que vous avez raison tous les deux... (il releva la tête vers la femme chevalier qui avait certainement entendu ce qu'il avait dit auparavant et gronda: ) Fichez-moi la paix!

Tarie-Ann resta inédite face a la réaction de l'homme qui semblait se parler seul.

- d'accord....dit-elle lentement.

Elle sifla et sa monture revint vers elle. Elle prit la bride et sourit.

- Je vous shouaite uen bonne soirée.

- Comme si elle le pensait! ricana la voix grave. En ce moment elle doit tout simplement penser qu'elle a hâte de se débarasser de toi pour aller se vautrer tranquillement au château, là où il fait chaud et elle pourra manger comme elle voudra pendant que toi tu resteras dehors à crever de faim!

- Ne la laisse pas faire voyons! Elle se moque de toi!

En lui-même, Farley sentait une colère sourde monter. Une colère contre tout et rien, contre les voix de son esprit malade, contre lui-même... mais surtout contre cette femme chevalier qui osait se moquer de lui en faisant semblant de le traiter comme un égal. Se redressant de toute sa hauteur, il la fusilla du regard. Il fit mine de s'en aller et, alors qu'il lui tournait le dos, il saisit le poignard qu'il gardait toujours caché sur lui. Avec un faible ricanement, il fit brusquement volte-face et se jeta sur elle, la plaquant au sol et lui mettant la lame sous la gorge.

Se sentant brusquement tiré vers l'arrière, Farley recula et trébucha, tombant sur le dos. Étonné, il resta immobile un moment, fixant l'homme qui se tenait au-dessus de lui sans comprendre ce qui se passait.

- Te laisse pas faire Far'! Ce type est forcément un ami à elle, défend-toi! Il est plus grand que toi mais tu peux le faire!

- Tue-le! Tue-le et elle aussi! Ils te veulent du mal! Regarde comme ce malade serra ton poignet! S'il forçait un peu plus, tes os se rompraient, et sois certain qu'il se mettrait à rire!

Se mettant à se débattre de toutes ses forces, le jeune homme se mit à crier de rage, lâchant le poignard et essayant maladroitement de se faire passer sa main entre la poigne du nouveau venu. De son autre main, il tentait péniblement de le frapper, mais les rares coups qui atteignaient son ennemi ne semblaient pas lui faire grand chose... Pas étonnant, il était tellement grand!

- Lâchez-moi! Laissez-moi tranquille! C'est sa faute si je l'ai attaquée, elle l'a fait exprès! Elle s'est moqué de moi, je vous le jure! Laissez-moi!

- Débat-toi!!! rugit la voix grave. Ne le laisse pas te mener comme ça! Tu ne vas pas lui obéir tout de même! Libère toi et tranche-lui la gorge !!! Saigne le à mort!! Tu vois bien qu'il est ami avec elle!!!

- Attend, attend... fit l'autre voix d'un ton pensif. Ce grand type a raison; ça ne sert à rien d'essayer d'utiliser directement la force contre lui. Il pourrait te briser la nuque d'un simple claquement de doigts Far'... Peut-être vaudrait-il mieux jouer le jeu jusqu'à ce qu'il baisse sa garde... et une fois que c'est fait, SHLACK! tu lui fais la peau! Et à elle aussi!

Oui... la seconde voix avait forcément raison. Pas la peine de s'épuiser pour rien à cause de ce grand imbécile... Cessant de se débattre, il se calma et baissa la tête d'un air soumis. Il poussa un soupir tremblant et lâcha son poignard qui retomba sur le sol avec un petit bruit métallique.

- Je ne vous crois pas... Vous vous êtes moqués de moi... je le sais.

Tarie-Ann s'était relevée et regardait l'homme. Elle le sonda et y décela un profond trouble. Elle n'Arivait pas a déceler quoi et sa l'intriguait. Tout en sortant son épée pour être sur ses gardes, elle fronca les sourcils

Tombant sur le sol lorsque le grand homme blond le relâcha, Farley resta ainsi, à genoux par terre, hésitant un peu. Il mourrait d'envie d'attaquer mais... d'un autre côté, cela était sans doute imprudent... D'autant plus qu'ils étaient deux contre lui. Il poussa un long soupir tremblant et se recroquevilla sur lui-même en frissonnant un peu. Dans son esprit, les deux voix grondaient de rage:

- Ce grand débile!!! Comment ose-t-il! Il mérite de souffrir, et pas qu'un peu! Dès que tu en as l'occasion Farley, fais lui subir les pires tortures possibles!!! Il faut qu'il ait mal!!!

- Et l'autre, la femme! Tout est de sa faute! En plus, j'en suis certain, elle vient de sonder ton esprit!!! De quel droit elle ose se permettre ça?! Elle aussi, il faut qu'elle ait mal! Ça ne se fait pas, de fouiller l'esprit des gens sans leur demander la permission!

Se crispant, serrant les dents alors que ses yeux pâles brillaient de rage et de rancune, Farleyresta silencieux, se retenant de toutes ses fores pour ne pas se jeter sur le poignard qui gisait toujours sur le sol, juste un peu plus loin...

Tarie-Ann regardait le jeune homme, perplexe. Elle ne le lachait pas du regard.

- Elle te fixe, Far'... Je ne sais pas à quoi elle pense mais, à mon avis, tu ne veux même pas le savoir.

- J'suis certain qu'elle crève d'envie d'éclater de rire. Avec l'aide de l'autre type, elle te tient complêtement à sa merci, s'ils le voulaient tous les deux, ils pourraient te tuer, te faire du mal.. et tout le monde s'en ficherait. C'est ça qui les fait rire. Ils trouvent sans aucun doute hilarant le fait que tu ne puisses rien faire contre eux...

- Certain que ça doit les amuser. Et pour ça, ils méritent d'avoir mal... Quelle plaie que tu aies lâché ton poignard tout à l'heure... Tu aurais dû le garder.

Sentant la colère en lui se faire plus forte que jamais alors qu'une vague de désespoir le frappait, Farley releva la tête, fixant de ses yeux brillant la jeune femme qui l'observait en effet. La voix avait eu raison. Le désespoir sur le visage du jeune homme se mua en une haine féroce et, d'une voix grondante, il lui cria au visage:

- Laissez-moi tranquille!!! Cessez de vous moquer de moi!!!! Je sais que vous le faites!!! Vous allez crever, j'vais vous saigner à mort!!!

Prenant son élan, il voulut bondir sur le poignard qui luisait faiblement un peu plus loin, reflétant la lumière du crépuscule... Mais il posa accidentellement le pied sur son long manteau usé et trébucha, s'affalant lourdement sur le sol en laissant échapper un faible "ouf!" étouffé alors que l'air dans ses poumons était voilemment expulsé hors de son corps.

Tarie-Ann se dirigea vers l'homme en serrant son épée. Elle arrivé a lui, elle lui tendit la main pour laider a se relever

[hj: aucune inspiration...]